Lettre ouverte au Président de la République envoyée par le formulaire internet :
Objet : Dans le cadre des projets de contournement de Beynac, appel à une vigilance renforcée sur la morale politique en Dordogne
Monsieur le Président de la République,
Je m’adresse à vous aujourd’hui, au nom de l’association pour Défendre l’Intérêt Général en Dordogne (DIGD), non pas dans l’espoir que cette lettre capte uniquement votre regard, mais pour qu’elle serve de catalyseur à un nécessaire débat public concernant la morale politique dans le département de la Dordogne.
La République Française, berceau des droits de l'homme et du citoyen, s'est toujours voulu un modèle d'éthique et de transparence. Pourtant, il est des régions où ces principes semblent fléchir sous le poids de pratiques qui s'éloignent de nos idéaux communs. La Dordogne, malheureusement, se trouve aujourd'hui au cœur de telles préoccupations.
Il est de notre devoir, en tant que citoyens, d'exiger et de promouvoir une gouvernance exempte de toute corruption, transparente dans ses actions et décisions, et véritablement au service de l’intérêt général. Cependant, il semble que les affaires courantes dans ce département s’écartent de ce cadre, compromettant ainsi la confiance que le public devrait naturellement placer dans ses élus.
Sans vouloir préjuger de l'intégrité individuelle, il est impératif de souligner les cas où les engagements envers le bien public sont mis en doute. Que ce soit par des conflits d'intérêts non déclarés, des décisions opaques ou des pratiques qui frôlent l'abus de pouvoir, chaque exemple est une tache sur l'étoffe de notre démocratie.
L'affaire du contournement de Beynac illustre nos préoccupations majeures.
La décision de M. Germinal Peiro, président du département de la Dordogne, d'ignorer les décisions judiciaires condamnant son projet initial de 2017, compromet gravement l'idéal d'une République exemplaire. Cet élu, personnage public censé respecter la charte de l’élu local du CGCT, ne tient aucun cas des principes qu’elle édicte.
Malgré les divisions significatives et l'opposition, justifiées par la sensibilité du « Triangle d'or de la vallée de la Dordogne », M. Peiro a précipitamment engagé les travaux.
Après l'obtention de l'autorisation préfectorale le 29 janvier 2018, M. Peiro a rapidement fait procéder à l'abattage des arbres le 26 février, anticipant les recours juridiques. Cette précipitation a négligé les précautions élémentaires visant à éviter une annulation du permis.
Ce manque de prudence n’était pas une erreur mais la volonté délibérée de construire une nouvelle route banalisant à jamais ce « Triangle d’or » car, déclara-t-il devant son Conseil départemental, « Le pont de l’ile de Ré il a été déclaré illégal une fois les travaux terminés ».
Le département de la Dordogne est le plus endetté de sa strate, parmi les plus endettés du pays en termes d’endettement par habitant. Des restrictions aux subventions pour les investissements des collectivités locales et le fonctionnement des associations ont été annoncées récemment, après une liquidation d’astreintes de 1.922.000 € et une astreinte journalière de 5.000 € par jour qui persiste.
À cause de cette situation financière des infrastructures prioritaires, elles d’intérêt général, attendues depuis longtemps sont encore renvoyées aux calendes grecques (Fin du contournement de Sarlat, piscine de cette même ville, état du réseau routier départemental existant…).
Après de multiples tentatives M. Peiro, le président du département a réussi à vous présenter le dossier vieux d’une quarantaine d’années et principalement initié par feu son père, ancien maire de Vézac, commune adjacente à celle dont le contournement est rêvé, qui voulait faire de sa commune la porte d’entrée du Périgord Noir.
M. Peiro, qui a souvent affirmé qu’il ne remettrait jamais en état la zone du chantier illégal, a, pour arriver à ses fins, présenté en 2022 un nouveau dossier aux services préfectoraux. Au lieu de procéder à l'exécution de la décision de justice enjoignant la remise en état du site, ces derniers ont choisi de transmettre le dossier au ministère de l'Environnement pour un examen juridique approfondi. Ce nouveau dossier dit de « Boucle multimodale… » est à nouveau centré sur la voie de contournement.
Il existe pourtant des alternatives à ce choix en aménageant le réseau routier existant, dont l’alternative d’une nouvelle amélioration de la traverse, elles ont été décrites par nombre de contributions dans la dernière enquête publique. Mais M. Peiro dans sa fuite en avant ne veut pas discuter des alternatives à son nouveau projet, proposées par les opposants.
Dans cette affaire la personnalité de M. Germinal Peiro qui a l’habitude de ne pas respecter les principes édictés par la charte de l’élu local du CGCT, empêche tout dialogue et toute solution de bon sens, plus économique et respectueuse du site dont on pourrait éviter la banalisation.
M. Peiro a perdu la légitimité morale de son pouvoir politique. Malgré cela, il maintient son influence grâce à un système clientéliste corrupteur. Lors des récentes élections législatives, la population a clairement rejeté les candidats qu’il soutenait, en particulier, lors des dernières, en élisant trois députés du RN sur quatre, signe manifeste d'un désaveu du système actuel qui éloigne les électeurs des urnes et les radicalise. Fait exceptionnel pour un département tel que le nôtre.
Nous renvoyons également vers une liste (*) non exhaustive des actions prouvant la mauvaise foi de M. Peiro, soulevant des questions de morales sur le soutien de l'État dans cette affaire. Il est à noter que l'État n'a pas contesté la décision d'avril 2019 du Tribunal administratif de Bordeaux, qui avait déclaré illégal l'arrêté préfectoral de 2018.
Nous sommes conscients que dans la situation gouvernementale actuelle notre préoccupation a un poids relatif mais, par cette lettre, nous sollicitons, dés qu'elle sera possible, votre intervention pour une révision urgente et approfondie des pratiques politiques au niveau local en Dordogne.
Il est impératif que des enquêtes soient menées par la Cour des comptes et d'un ministère de l’Environnement. Il est crucial de clarifier les conditions de circulation dans la traverse de Beynac et d'évaluer des solutions peu coûteuses permettant le croisement de véhicules de grand gabarit. Cette démarche est nécessaire avant toute nouvelle décision préfectorale, afin que la justice puisse, si nécessaire, rétablir l'équilibre et l'honneur de nos institutions en toute indépendance.
Nous comptons sur votre leadership pour assurer que la République reste fidèle à ses principes, non seulement en paroles mais en actes et pour tous.
Avec le plus profond respect et la plus grande espérance,
Théophile Pardo, président de DIGD
Siège social : Mairie de Castels et Bèzenac
Théophile Pardo 452 chemin de Coquière
24220 Castels et Bèzenac
06 75 01 62 34 - pardoto@orange.fr
Lien vers la lettre ouverte envoyée par mail au secrétariat de Monsieur Jean-Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne
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(*) Lien vers le réquisitoire concernant la mauvaise foi de M. Germinal Peiro, président du Conseil départemental de la Dordogne.
https://www.digd.fr/20240902_REQUISITOIRE/REQUISITOIRE_DOC_0.pdf
Copie à :
• Monsieur Jean-Sébastien Lamontagne, préfet de la Dordogne.
• Monsieur Stéphane Bern qui avait pris position dans ce dossier, mais qui s’est dit prêt «à mettre de l’eau dans son vin».
• Madame Brigitte Macron qui était présente à la soirée du 4 juillet 2023, où 200 maires avaient été conviés à l’Élysée, et a pu entendre votre questionnement d'une élue de Dordogne interrogée sur le sujet qui nous préoccupe.
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